Les statistiques officielles de la violence à l’égard des femmes indiquent clairement qu’il s’agit d’une pandémie. L’Étude approfondie de toutes les formes de violence à l’égard des femmes de l’ONU a révélé qu’au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, a eu des relations sexuelles sous la contrainte, ou été victime de sévices perpétués par une personne de son entourage.

Il reste cependant difficile d’obtenir des données complètes des incidents concernant la violence à l’égard des femmes. Pour certains gouvernements, cette question n’est pas importante et ne fait pas partie de leurs priorités à niveau national. De plus, le nombre des dénonciations est bien en dessous de la réalité, en raison d’obstacles comme la sous-formation des agents de l’autorité, le manque de lois adéquates et les sanctions sociales et notamment la « honte », qui empêchent les femmes et les filles de signaler la violence à laquelle elles ont été soumises sans entraîner de risque ou de coût pour leur bien-être.

Les statistiques servent à nous faire saisir l’étendue du problème. Si elles sont solides, elles nous aident également à mieux comprendre les différentes dimensions prises par la violence afin d’y répondre de façon adéquate. Sans statistiques comme celles citées ci-dessus, il serait facile d'écarter le sujet de la violence à l’égard des femmes en arguant qu’il s’agit d’incidents isolés ou que la plupart des violeurs sont des étrangers, et non des personnes connues auxquelles on fait confiance.

On commence tout juste à s’intéresser au rôle des TIC dans la violence à l'égard des femmes. Cela ne fait que quelques années que le phénomène de l’intimidation en ligne est connu, et qu’on trouve des informations sur la façon dont les téléphones mobiles peuvent devenir des lieux importants de lutte et de violence. Ce problème est réel, et il faut s’en occuper dès maintenant.

Cependant, il est rare que les données actuelles comprennent des cas comme l’intimidation en ligne ou l’utilisation de photographies privées pour faire du chantage sur des partenaires et les obliger à continuer une relation violente. Mis à part les cas médiatiques impliquant des célébrités ou des politiciens, nous disposons de très peu de données sur la façon dont la vie et les relations quotidiennes de la plupart des femmes et des filles se voient affectées. C’est également une des raisons pour lesquelles il existe si peu de lois apportant reconnaissance et accès à la justice pour les survivantes de telles violences.

Obtenez les statistiques ! Identifiez le problème. Envoyez une pétition à votre gouvernement pour qu’il commence à réunir des données sur la violence à l’égard des femmes et les TIC !

1) Localisez

  • De nombreux gouvernements reconnaissent le pouvoir des TIC pour leur faciliter le travail et l’améliorer. Ils ont souvent des sites officiels, et certains fonctionnaires ont même des blogues et des comptes Twitter pour rejoindre les sections du public connectées à l’internet.
  • Cherchez les coordonnées du ministère concerné. Il peut s’agir du ministère des Femmes, du ministère des Télécommunications ou même du Premier ministre ou du bureau du Président. Cherchez l’adresse de leur courriel, de leur blogue ou leur compte Twitter.

2) Pétition

Envoyez-leur une pétition dès aujourd'hui ! Vous pouvez envoyer un courriel, écrire une lettre à un éditeur ou même poster un gazouillis !

COURRIEL

  • Écrivez un courriel qui dit quelque chose en ce sens :
     

Sujet : Pétition pour inclure [l’intimidation en ligne, le harcèlement en ligne et les violations de la vie privée] dans la collecte de données sur la violence à l'égard des femmes

Madame la ministre/Monsieur le ministre,

La violence à l’égard des femmes est un problème sérieux dans notre pays. Avec le développement de l’internet et des téléphones mobiles, la violence à l’égard des femmes prend de nouvelles dimensions. En tant qu’habitant de ce pays, je vous adresse une pétition pour inclure les taux de [l’intimidation en ligne, le harcèlement en ligne et les violations de la vie privée etc.] dans le travail actuel de collecte des données sur la violence à l’égard des femmes. Merci de bien vouloir soulever cette question lors de la prochaine séance parlementaire.

Je vous prie d’agréer, Madame la ministre/Monsieur le ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
 

  • Renvoyez votre courriel à 10 personnes et aux listes de diffusion locales, en leur demandant de refaire la même chose.
  • Envoyez une copie de votre courriel à ideas@takebackthetech.net, pour que nous le postions et qu'il fasse partie de l'effort collectif international pour améliorer la collecte de données sur les cas de violence à l'égard des femmes liés aux TIC

LETTRE À UN ÉDITEUR

  • Écrivez une lettre ouverte à votre ministre, et adressez-la à l’éditeur du journal le plus populaire de l’endroit où vous vivez.
  • Ajoutez une histoire personnelle, une expérience ou un événement récent pour fonder votre point. Utilisez librement les données ci-dessus pour vous aider à commencer.
  • Envoyez une copie de la lettre à ideas@takebackthetech.net, et nous la posterons ici.

TWITTER

  • Si votre ministre a un compte Twitter, « suivez »-le/la. Utilisez toutes les capacités de cette plateforme pour entamer la discussion avec ce représentant de votre gouvernement.
  • Envoyez-lui un gazouillis du style « Commencez la collecte de stats sur l’intimidation en ligne etc. Soulevez le sujet au Parlement SVP ».
  • Étiquetez-le #takebackthetech, avec un appel à votre réseau pour retwitter le msg à la fin. Vos gazouillis seront publiés dans la colonne de droite de ce site si votre compte est public.
  • Si votre compte Twitter est privé, vous n’êtes pas obligé d’accepter la demande d’abonnement de votre ministre. Vous pouvez toujours lui envoyer des gazouillis ; ils seront lus.


Réapproprie-toi la technologie ! Obtiens les statistiques. Rends visible la relation entre les TIC et la violence à l’égard des femmes. Renverse le cours des choses !