Nous célébrons aujourd’hui la Journée internationale des défenseures des droits humains des femmes. À cette occasion, nous appelons à soutenir le travail des défenseures des droits humains des femmes qui oevurent à mettre fin à la violence contre les femmes, justifiée au nom de la « culture », la « religion » ou la « tradition ». Prenez le contrôle de la technologie ! Déclarez notre culture libre de violence à l’égard des femmes ! Soutenez la campagne mondiale « La violence n’appartient pas à notre culture » !

Culture et violence à l’égard des femmes

Violence Is Not Our Culture! Take Back The Tech!La culture joue un rôle important dans la perpétuation de la violence à l’égard des femmes. Souvent, les valeurs culturelles sont cachées derrière  notre idée de comports acceptables, et comment interagir avec les autres. C’est ainsi que les plaisanteries ou les remarques sexistes dans le lieu de travail sont minimisées parce qu'il s'agit de la « culture » d'un bureau. Il arrive également que la « culture » soit utilisée explicitement pour perpétuer et défendre des actes de violence à l’égard des femmes. Par exemple, les lois qui dénient violemment les droits des lesbiennes en les obligeant à se faire conseiller, en les emprisonnant ou en les punissant physiquement, sont justifiées par la culture ou la tradition du pays ; on voit aussi excusé le meurtre d’une femme accusée de « comportement immoral » parce qu’elle aurait manqué au « code de l’honneur » de sa communauté.

Dans tous les cas, la « culture » est faite de l’idée qu’on a des différentes valeurs, normes et codes de conduites attribués aux hommes et aux femmes d'une société. La culture – et la façon dont on l'utilise – est donc ce qui crée les idées et les normes qui régissent le genre, la sexualité, les rôles sociaux et le pouvoir. La campagne « La violence n’appartient pas à notre culture »  définit la violence à l'égard des femmes sous couvert de la culture comme des actes de violence à l'égard des femmes qui « sont justifiés et tolérés par la politisation et le détournement de croyances, valeurs et pratiques culturelles, religieuses ou traditionnelles dans le but d'imposer un contrôle des femmes et des filles. Il peut s'agir du contrôle de leur corps, de leur sexualité, de la personne qu'elles aiment, de la personne avec qui elles se marient, de leur façon de s'exprimer, de ce qu'elles savent ou de ce en quoi elles croient, et de l'exercice de leur libre volonté ».

Qui définit la culture?
Les cultures sont constamment contestées et transformées selon les circonstances, et les femmes et les filles peuvent donc jouer un rôle actif pour décider selon quelles normes culturelles elles souhaitent vivre. Toutes les cultures sont guidées et modelées par des structures de pouvoir comme le genre, la classe, la race et la sexualité, et il est également possible que les cultures défient les structures d’un pouvoir hégémonique de diverses façons. La culture n’est jamais statique ou unique. De nombreuses normes culturelles coexistent et rivalisent pour dominer dans un environnement culturel donné. Demandez-vous à qui les définitions de votre culture donnent-elles le pouvoir et la légitimité, à qui l’autonomie est-elle refusée et les intérêts de qui cela sert-il.

Des institutions comme le système médiatique ou judiciaire jouissent d’un grand pouvoir pour décider ce qui fait  partie ou non de notre culture. Elles jouent un rôle essentiel pour transmettre et diffuser les normes et les valeurs ancrées dans la « culture ». La représentation au travers de mots et d’images est particulièrement puissante pour renforcer ou bouleverser les idées reçues sur les normes, les valeurs, les rôles de genre et la culture.

Aujourd’hui, les technologies de l’information et de la communication (TIC) comme l’internet ont un grand potentiel pour permettre à un grand nombre de personnes de participer au développement de la culture. À travers les TIC, les gens peuvent générer du contenu, partager des informations, participer aux débats et remettre en question la dominance de certaines définitions de la « culture ».

Prenez part à cette conversation ! Exercez votre droit d’expression et revendiquez votre place dans la définition d’une culture qui permette d’être autonome et qui soit libre de violence à l’égard des femmes. Rejeter la notion que la violence sous toutes ses formes fait partie de notre culture, de notre religion ou de nos traditions. La violence n'appartient pas à notre culture !

1. Identifiez

  • Renseignez-vous sur les rapports et déclarations récentes des membres de l’autorité là où vous habitez.
  • Quels actes de discrimination ou de violence contre les femmes et les filles ou d'autres groupes ont été justifiés au nom de la culture ?
  • De quelles façons la culture sert-elle d’excuse ? Comment la culture est-elle interprétée ? Par qui ?
  • Découpez la déclaration, ou l’image utilisée.

2. Définissez

  • Que pensez-vous de la signification de cette idée particulière de la « culture » ou la « tradition » ?
  • Expliquez-le clairement. Écrivez une phrase qui réagisse à la façon dont la culture a été détournée. Par exemple, « Non aux mariages forcés. Ma culture respecte la capacité des femmes à choisir pour leur corps et leur vie ».
  • Si vous préférez les images, faites un dessin, ou trouvez-en un qui aille directement à l'encontre de celle qui a été utilisée.

3. Créez

  • Faites une affiche.
  • Mettez les deux déclarations ou images l’une à côté de l’autre. Transformez-les en conversation !
  • Annoncez votre position. Indiquez que « LA VIOLENCE N’APPARTIENT PAS À NOTRE CULTURE » comme message principal de votre affiche.

4. Partagez

  • Organisez des actions avec vos amis, votre famille, vos collègues ou vos voisins.
  • Créez plusieurs affiches et affichez-les à un arrêt de bus, sur un lampadaire, sur une cabine téléphonique, à votre porte ou dans votre bibliothèque de quartier, partout où le public pourra les voir.
  • Si une manifestation est organisée près de chez vous, transformez votre affiche en pancarte et emmenez-la !
  • Mettez-la en ligne ! Prenez une photo de votre affiche en action, et téléchargez-la sur le site ou envoyez-nous la par courriel.

Prenez le contrôle de la technologie ! Remettez en cause l’hégémonie. Revendiquez votre place pour définir la culture et rejeter son utilisation comme excuse à la violence à l’égard des femmes. La violence n’appartient pas à notre culture !

Pour plus d’informations, lisez la campagne de La violence n’appartient pas à notre culture  et www.takebackthetech.net.
Courriel : info@stop.stoning.org   Idées et questions : ideas@takebackthetech.net