Malgré la prévalence de la violence à l’égard des femmes, nous en sommes arrivés à vivre avec elle comme avec un élément normal de la vie quotidienne. Surtout que la violence à l’égard des femmes est souvent perpétrée par des personnes connues des victimes, beaucoup d'entre nous ont tendance à ignorer le fait que quelqu'un que nous connaissons soit maltraité ou violé. Nous sommes nerveux à l'idée d'être accusé de nous immiscer dans la vie privée des autres. Ou que cela ne nous ne regarde pas.

La honte et la stigmatisation qui entourent certains types de violence, en particulier ceux liés à la sexualité et aux droits sexuels viennent compliquer la situation pour les femmes et les filles et les empêchent de se manifester et de dénoncer la violence à laquelle elles ont dû faire face. Souvent, elles rencontrent encore plus de violence de la part des policiers, des médias et autres qui les blâment au lieu de demander des comptes à l'agresseur ou à l'auteur du crime pour ses actes.  

La conséquence, c’est que la violation des droits humains des femmes et la violence que les femmes et les filles subissent continuent de façon routinière dans nos réalités.

Nous sommes aujourd'hui à la fin des 16 jours de campagne contre la violence fondée sur le sexe, et cette date coïncide avec le 10 Décembre, Journée mondiale des droits humains. Marquez-la en prenant l’engagement de commencer à documenter la violation des droits humains des femmes qui se produit à travers des actes de violence. Documentez, rendez visible et brisez le silence autour de la violence à l’égard des femmes.

La violence à l’égard des femmes et les TIC

Nous commençons seulement à comprendre les différentes manières dont les technologies de l'information et de la communication (TIC) interagissent  avec la violence à l’égard des femmes. Les exemples de harcèlement en ligne, de cyber-harcèlement, de violence familiale liée à l'utilisation des téléphones mobiles et bien d’autres apparaissent lentement. De nombreux pays n'ont toujours pas de lois et de mesures pour d’une part les reconnaître comme des actes de violence à l’égard des femmes, et d'autre part proposer la justice légale et la réparation adéquates. Les lois existantes autour de la pornographie juvénile et du spam sont utilisées maladroitement pour s'adapter aux cas signalés mais ne répondent pas de manière adéquate à la protection du droit des femmes à la vie privée, à l’expression, à l’information, à la mobilité ou à la sécurité.

Contribuer à l'action des mouvements de droits des femmes pour documenter dans les espaces numériques, et / ou à travers l'utilisation des TIC. Appuyez l’élaboration des lois et des réponses qui sont fondées sur les droits fondamentaux des femmes. Brisez le silence.

Documentez la violence

  • Partagez votre expérience et vos connaissances sur les formes de violence à l’égard des femmes qui sont en lien avec les TIC.
  • Il peut s’agir d’une situation que vous avez vous-même expérimentée, d’un incident dont vous avez entendu parler, ou de quelque chose que vous avez lu dans les journaux. Chaque histoire est importante.

Cartographiez-la !

  • Créez un compte sur ce site et connectez-vous.
  • Cliquez sur «Créer un contenu» > «Map - vaw» (Cartographiez-la  - Violence à l’égard des femmes).
  • « Title »: Décrivez brièvement la violation.
  • «Type of vaw » (Type de violence à l’égard des femmes): Cochez le type de violence qui a eu lieu. Les options proposées sont résumées sur la base des formes de violence faites aux femmes répertoriées  lors d’une recherche sur les TIC menée  dans 12 pays:
    • Chantage: il s’agit des situations où les informations personnelles ou partagées, telles que des photographies privées sont utilisées pour faire du chantage ou menacer une autre personne. Beaucoup de femmes sont prise en otage dans des relations violentes parce que leur mari ou partenaire dispose de clips vidéo ou des photos intimes d'elles et menacent de les publier ou de les partager, gardant ainsi les femmes sous leur contrôle.
    • L'emprunt ou le vol d'identité : Par exemple, en se faisant passer pour quelqu’un afin de communiquer avec les gens sur sa liste de contact, en utilisant le nom de quelqu'un ou sa photo pour expédier des messages de demande incluant ses informations personnelles comme le numéro de téléphone ou l'adresse du domicile, en utilisant les informations personnelles d'une partenaire ou d’une ex-partenaire pour retirer de l'argent de son compte bancaire, etc.
    • Le harcèlement et les menaces: Par exemple de fréquents messages non sollicités ou des appels de quelqu'un, généralement de nature sexuelle, ou des messages menaçants conduisent à craindre pour sa propre sécurité. Ce sont quelques-unes des formes les plus courantes de harcèlement en ligne. Une enquête réalisée au Pakistan en 2009 a révélé qu'une femme sur dix a reçu des menaces provenant d’inconnus.
    • Le harcèlement obsessionnel, la filature et / ou le contrôle de l'activité numérique et hors ligne: Par exemple, en gardant l’historique des activités en ligne d'une personne pour vérifier si elle est à la recherche d'aide ou avec qui elle est en communication, l'installation de dispositifs GPS ou l'abonnement aux services spécifiques pour suivre son emplacement, ou en lisant les SMS ou le courrier électronique d’une personnes, etc. C'est l'une des façons les plus courantes dont les partenaires intimes abusifs se servent de la technologie. En l'espace de deux semaines en décembre 2008, il y avait deux rapports en Ouganda sur des hommes qui ont assassiné leurs femmes après les avoir accusés de réception de « messages d'amour » par SMS.
    • Other (Autres): Ce ne sont que quelques-uns des types les plus fréquents de violence à l’égard des femmes que nous avons rencontrés. Cochez cette option si aucune des options ci-dessus ne correspond à l'expérience que vous documentez.
  • «Tools used » (outils utilisé): Sélectionnez les types de TIC qui ont été utilisés pour perpétrer l'acte de violence contre les femmes, ou lorsque la violence a eu lieu.
  • « Details » (détails) : Décrivez brièvement ce qui s'est passé.
  • « Location » (emplacement) : Marquez l'endroit où cela s'est produit en cliquant sur la carte. Vous pouvez modifier l'emplacement en cliquant sur le marqueur et le faisant glisser. Vous n'avez pas à divulguer exactement l'emplacement physique, il suffit de cliquer n'importe quel point que jugez central dans le pays ou la région où la violence a eu lieu.
  • « Country » (pays) : Sélectionnez le pays en faisant défiler vers le bas.
  • Cliquez sur « Save » (enregistrer) et votre histoire est maintenant documentée sur la carte.
  • Ou envoyez-nous votre histoire à ideas AT takebackthetech.net, et nous allons la carte pour vous.
  • En savoir plus en explorant la carte ici, et postez vos commentaires de soutien et de solidarité!

Faites de tous les jours un jour pour défendre et protéger les droits de l'homme. Conservez la documentation. Brisez le silence et changez la normalité de la violence à l’égard des femmes en anomalie. Réappropriez-vous la technologie !

 

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